Ziv: Paracha Mattot-Maasse


Chaque semaine, Gad Barnea ou Soeur Agnès de la Croix (de la Communauté des Béatitudes) propose une réflexion sur la portion de la Torah lue dans les synagogues le jour du shabbat. Cette semaine, c’est la portion Mattot-Maasse : Nombres 30, 2-36, 13 et la Haftarah est Jérémie 1-2,3.

ziv matot

Les villes de refuge

Cette semaine, nous lisons les deux dernières parasha du livre des Nombres. C’est la fin des pérégrinations des hébreux dans le désert, et la fin de la vie de Moïse. Le chapitre 30 nous parle de l’importance de la parole donnée, des vœux et des serments. Puis, il y a cet ordre donné à Moïse de partir en guerre contre les Madianites, une guerre de vengeance… Il faut combattre ceux qui avaient tenté de détourner le peuple du Dieu vivant en le poussant à commettre l’idolâtrie. Et, dit le texte, « ils tuèrent par l’épée Balaam, fils de Péor » (31,8). Un commentaire dit que Balaam était resté dans les parages pour voir si son plan de destruction du peuple allait réussir. Il avait d’abord tenté d’utiliser la parole pour maudire les Israélites, puis voyant qu’il les avait bénis malgré lui, il les avait incités à la débauche. Or, c’est à Israël qu’il est donné de connaître la puissance de la parole, et son efficacité, comme on vient de le lire au ch. 30. L’épée, c’est l’arme d’Esaü [De ton épée, tu vivras… Gn 27,40], et Balaam, qui avait essayé d’utiliser l’arme d’Israël, mourra par l’épée. Moïse ne participe pas à la guerre de vengeance, peut-être parce que dans sa jeunesse, il avait trouvé refuge chez les Madianites.

A la fin de la parasha, au moment du partage du pays entre les différentes tribus, il est question des villes de refuge. C’est un concept tout à fait nouveau dans l’histoire biblique : il faut un endroit où ceux qui auront tué sans préméditation, mais par accident, pourront se réfugier pour échapper à la vengeance du sang. Ces villes sont un moyen de briser le cercle infernal des représailles. Le meurtrier ne peut pas sortir de la ville sans s’exposer à la vengeance, donc, d’une certaine façon, il « paie » pour son crime. La parenté de celui qui a été tué peut ainsi se satisfaire de cet arrangement : ils acceptent de ne pas se venger tant que le coupable reste dans la ville. Le meurtrier pourra cependant retourner dans son héritage à la mort du grand prêtre. Le thème de la vengeance du sang est lié à celui de la terre : verser le sang, prendre une vie revient à profaner la terre (35,33). La Présence ne peut résider dans une terre souillée par le sang. De même qu’il faut se purifier avant d’entre au Temple, parce que c’est un lieu saint, il faut aussi que ceux qui habitent la terre soit purifiés du sang versé.
Or, c’est le grand prêtre qui, le jour de Kippour, vient offrir les sacrifices de réparation, son office est de permettre le pardon des fautes du peuple. C’est pour cette raison que sa mort marque le terme du séjour des exilés dans les villes de refuge. Shabbat shalom.

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